Que sont les réflexes primitifs ?
Le mouvement est la dimension la plus importante au début du développement.
C'est l'objectif du bébé que de maîtriser ses mouvements pour pouvoir composer avec la gravité et atteindre la bipédie.
Le système nerveux a besoin de mouvements pour se développer. Les circuits neuronaux se créent, se renforcent et se myélinisent au fur et à mesure que le nourrisson bouge et découvre le monde.
Plus le bébé a d'occasions de bouger et d'expérimenter une grande variété d'impressions sensorielles (au sol sur le dos et sur le ventre, dans les bras bercé, câliné), meilleur sera le socle à partir duquel, en grandissant, il fera ses apprentissages.
Les réflexes primitifs forment l'essentiel de la gestuelle. C'est le mode d'emploi moteur du bébé. Ils apparaissent pendant la vie intra-utérine puisqu'un de leurs rôles est de permettre au bébé de réaliser la chorégraphie de naissance et permettre un accouchement efficace.
C'est cette chorégraphie de naissance qui entraîne le plus les schèmes moteurs des réflexes primitifs et qui va ensuite leur permettre de s'intégrer progressivement au cours de la première année de vie pour laisser place aux réflexes posturaux de vie (qui permettent une stabilité posturale à chaque instant tout au long de notre vie) et aux gestes volontaires et précis.
Une bonne intégration des réflexes est donc importante pour la mise en place du contrôle postural, qui conditionne les facultés d'attention, de concentration, d'organisation et de compréhension.
Il faut entendre le terme "intégration" comme une inhibition des réflexes et non une disparition. En effet, ils demeurent au niveau du tronc cérébral et restent susceptibles de se déclencher en cas de danger mettant notre vie en péril. Si l'on prend l'exemple d'une grosse chute en arrière, il est fort probable que les réflexes d'agrippement palmaire, de Moro et tonique labyrinthique arrière se mettent en action dans le but de nous apporter les solutions les plus adaptées pour se protéger.
Sur le plan moteur, leur intégration est essentielle pour accéder à un bon équilibre postural et à une motricité fine qui nous offrira une palette de gestes et donc de compétences la plus vaste possible.
Plus nous maîtrisons notre corps, plus nous avons le choix ! Au contraire, plus nous sommes freinés par des réflexes primitifs qui s'expriment dès que des stimulus interviennent, plus nous subissons notre corps.
Nous ne pouvons alors pas trouver la sécurité intérieure nécessaire à une approche sereine de notre environnement. Une instabilité émotionnelle en est souvent induite ainsi que des problématiques sociales. En effet, nous sommes dans l'obligation d'accorder beaucoup d'énergie à contenir les gestes parasites déclenchés par les réflexes primitifs et à essayer de résoudre nos carences posturales, sans en avoir conscience puisque nous n'avons connu que ça et que nous n'avons pas la capacité de percevoir que quelque chose nous gêne.
Le travail d'intégration des réflexes se fait sur la base d'un objectif précis et concret. Cependant, les bénéfices sont souvent bien plus larges et touchent toutes les sphères pour un mieux-être global.